… Les lapins étant très friands de chanvre, ils avaient en effet coutume de se faire les dents sur les cordages des vieux gréements. Bien que les lyophilisés et les Kinder Surprise ont depuis remplacé les lapins dans la cambuse, ces derniers sont toujours détestés des marins, qui sont très rancuniers. Gare à ceux qui s’aventureraient à prononcer le mot « lapin » sur un bateau ! Les expressions « animal aux grandes oreilles », « cousin du lièvre » ou « polop » sont les plus couramment utilisées pour nommer la bête sans froisser le capitaine. Il a donc fallu trouver un substitut à la patte de lapin. Les langues de vipères ont longtemps été utilisées mais la féminisation de la voile a rendu cette pratique désuète. Aujourd’hui, il est largement admis que les femmes portent bonheur à bord des bateaux. Au fil du temps, ce sont finalement les couilles de chat qui se sont imposées. Grigri préféré des voileux, les couilles de chat sont habituellement pendues aux pieds de la descente.
L’expression « couilles de chat » est également utilisée pour nommer une pièce d’accastillage dont les deux parties arrondies en métal sont assez évocatrices, en tous cas pour les Français. Les anglo-saxons utilisent en effet un terme beaucoup plus « soft » quoique moins imagé : « luff rope prefeeder ». Des marins puritains, soutenus par la SPA, sont montés au créneau et ont formé un groupe de pression pour imposer une expression française plus distinguée. Il est donc désormais convenu d’appeler les « couilles de chat » un pré-guide de ralingue.”
Source : Wikinorope
Plus sérieusement :
Le pré-guide de ralingue ou “couilles de chat” est utilisé à bord des voiliers équipés d’un étai creux pour envoyer les voiles d’avant. Les deux parties arrondies entourent la ralingue de guindant, qui coulisse à l’intérieur du pré-guide. Attachées à l’étai creux (et non aux pieds de la descente) avec une simple garcette, les « couilles de chat » servent à guider le guindant de la voile au moment de l’envoi. Elles permettent au bourrelet de guindant de s’engager correctement dans le profil de l’étai creux, c’est-à-dire bien dans l’axe de celui-ci.
En effet, si le bourrelet se présente en travers de la gorge, ce qui est souvent le cas lorsque la voile est pliée sur le pont, les plis “coincent”. Il faut alors choquer la drisse, redescendre un peu la voile et réengager le guindant correctement. Le pré-guide de ralingue est donc un accessoire très utile pour envoyer les voiles d’avant rapidement, sans avoir besoin de guider le guindant à la main. Il évite également d’abîmer le tissu qui peut se déchirer quand on essaie de faire passer les plis en force, ce qui est d’ailleurs une très mauvaise idée.